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Dans le Livre D’Henoch on trouve cette description de la naissance de Noé : 

 « Quand l’enfant naquit, son corps était plus blanc que neige et plus rouge qu’une rose, toute sa chevelure était blanche comme de blancs flocons, bouclée et splendide. Et quand il ouvrit les yeux, la maison brilla comme le soleil. »

Cette naissance a été interprétée au xxe siècle comme un cas d’albinisme, et un ophtalmologue hollandais a même proposé de remplacer le terme « albinisme » par Noach syndrom ou « syndrome de Noé » (Noach en hébreu) .

Pline A dans son histoire mentionne l’existence d’un peuple, les leucæthiopes, ou éthiopiens blancs vivant à l’intérieur de l’Afrique. C’est l’une des sources du mythe d’une nation blanche au sein du continent noir, le mythe médiéval du Royaume du prêtre Jean.

Au cours de leurs explorations, les Européens distinguent mieux les individus à peau blanche parmi les peuples colorés. Les appellations sont nombreuses : les Dondos en Afrique, les Bedas à Ceylan.  Dans les colonies hollandaises, ils sont appelés Chacrelas, (cancrelat en français) car comme eux, ils fuient la lumière. Les français les appellent « blafards », « nègres blancs » ou « Maures blancs ».

Aux Amériques, Cortes signale avoir trouvé, dans un palais, une salle réservée à des enfants et adultes, « blancs de figure, de corps, cheveux, cils et sourcils ». La première description détaillée de l’albinisme est faite par le chirurgien Lionel Wafer  au Panama, et publiée dans son  Nouveau Voyage autour du monde (1695).

En 1660, après avoir vu des Noirs à peau blanche en Éthiopie, le jésuite portugais Balthazar T. invente pour son récit de voyage, le terme albinos à partir du terme latin albus (blanc). Le terme sera adopté en français en 1771 dans le Dictionnaire de Trevoux.

Le point de vu de la scientifique ….

Au tournant des xviiie et xixe siècles, il est admis que les albinos ne forment ni un peuple, ni une race, mais une variété accidentelle d’individus. Le commerce des esclaves place les Européens devant une évidence observable : chaque « nègre blanc » naît de deux parents normalement pigmentés. Le fait qu’un albinos naisse de deux parents normaux s’observe aussi dans l’ensemble de la population mondiale.

Les médecins vont s’attacher à bien distinguer l’albinisme d’autres dépigmentations congénitales ou acquises ; ainsi qu’à distinguer les formes d’albinismes. À partir des années 1830, l’albinisme est défini comme un « défaut de développement transmissible « de générations en générations » par non-sécrétion d’un pigment cutané.

Les causes de l’albinisme restent obscures, si l’on admet une disposition transmissible, on invoque des facteurs favorisants : émotions, climat, grossesses répétées…

En 1832, Isidore Geoffroy Saint Hilaire distingue trois genres d’albinisme : le complet (aujourd’hui oculo-cutané type 1), le partiel (piébaldisme) l’imparfait (oculo-cutané type 2).

Dans la deuxième moitié du xixe siècle, les méthodes statistiques se développent, et l’albinisme européen est pris en compte.

Dans les années 1870-1880, on retrouve ainsi une soixantaine de cas dans la région de Palerme (Sicile), une centaine de cas en Norvège, comme en Écosse. En Allemagne, une grande enquête sur la pigmentation des yeux et des cheveux des écoliers est publiée en 1886.

Le premier tiers du xxe siècle reste une période d’incertitude pour la génétique de l’albinisme, et des chercheurs américains espèrent découvrir des groupes d’albinos isolés parmi les amérindiens. Mais ils n’en trouvent nulle part, même au sein d’ethnies où l’albinisme est fréquent ; les albinos et parents d’albinos étant toujours mêlés à la population générale, sans séparation ou ségrégation.

L’albinisme est une affection universelle dont l’incidence mondiale, toutes formes confondues, est d’environ 1 cas pour 17 000 à 20 000 naissances (0,005 %).

 La forme 2 de l’albinisme oculo-cutané est la plus répandue mondialement.

On estime qu’une personne sur 70 est porteuse d’un gène d’albinisme oculo-cutané.

La répartition de l’albinisme est toutefois très inégale. Dans l’ensemble, l’albinisme est relativement fréquent dans certaines régions d’Afrique, rare en Europe, exceptionnel en Asie et chez les Amérindiens.

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