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Alors que Netflix a lancé symboliquement le 1er mai dernier Hollywood, mini-série de fiction historique en sept épisodes de Ryan Murphy et Ian Brennan (Nip/Tuck, Glee) sur un groupe de jeunes acteurs et cinéastes voulant renverser les codes racistes et homophobes de l’industrie du grand écran, revenons sur le destin hors-normes de Hattie McDaniel, actrice, chanteuse et chroniqueuse radio, phénomène intergénérationnel du monde artistique américain, incarné dans la série par l’actrice et chanteuse Queen Latifah.

‘Why should I complain about making $700 a week playing a maid? If I didn’t, I’d be making $7 a week being one.’

Dernière de 13 enfants, née le 10 juin 1893 à Wichita dans l’état du Kansas, Hattie McDaniel débute comme chanteuse dans la compagnie de théâtre ambulant de son frère ainé, Otis McDaniel. Passionnée de jeu et de chant, Hattie McDaniel s’adonne à toutes formes d’expression et intègre dans les années 20 la compagnie de Georges Morisson puis radio KOA dans le programme Melody Hounds.

Après plusieurs enregistrements musicaux à Chicago et la crise de 1929 passée, elle poursuit sa carrière à la radio à Los Angeles en interprétant une servante autoritaire du nom de ‘Hi-Hat Hattie’ (surnom qui l’accompagnera tout au long de sa carrière) sur KNX radio.

1932 est un cap puisqu’elle rejoint le casting du western The Golden West de David Howard. Coutumière des rôles de servante ou cuisinière aux côtés de figures du cinéma des années 30 telles que Will Rogers, Jean Harlow ou encore Clark Gable, figure de proue du Hollywood de l’époque, Hattie McDaniel est fréquemment absente des crédits au générique. Son premier succès au cinéma date de 1936 avec sa performance dans Show boat de James Whale mais c’est 1939 qu’elle marque l’histoire pour son rôle de nourrice ‘Mammy’ dans Gone with the Wind de Victor Fleming.

Solidement représentée dans le milieu du cinéma, cette reconnaissance fait grincer des dents la communauté africaine-américaine récusant la stigmatisation constante des personnes de couleurs au cinéma et des schémas suprématistes blancs. Les USA des années 30 appliquent toujours une politique ségrégationniste virulente régie par les lois raciales Jim Crow (lois datant de la fin du 19ème siècle interdisant toute mixité et catégorisant les noirs comme citoyens de seconde-classe) et Hollywood n’échappe pas à la règle, loin s’en faut.

Le 29 Février 1939, lors de la 12ème cérémonie des oscars se tenant au restaurant Coconut Grove de l’hôtel Ambassador à Los Angeles, Hattie McDaniel est reçue avec son agent blanc William Meiklejohn dans la zone dite ‘noire’ du restaurant, située au fond de la salle. Le 29 février 1939, pour la première fois dans l’histoire du cinéma américain, l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle est attribué à une personne noire, Hattie McDaniel. Emue, coiffée de Gardénias blanches et d’une tunique bleu roi, Hattie McDaniel accepte la récompense dans ces termes simples et humbles: 

“Academy of Motion Picture Arts and Sciences, fellow members of the motion picture industry and honoured guests: This is one of the happiest moments of my life, and I want to thank each one of you who had a part in selecting me for one of their awards, for your kindness. It has made me feel very, very humble; and I shall always hold it as a beacon for anything that I may be able to do in the future. I sincerely hope I shall always be a credit to my race and to the motion picture industry. My heart is too full to tell you just how I feel, and may I say thank you and God bless you.”

par William L-B

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